Cette installation explore la matérialité et l’empreinte du numérique à travers des moulages de smartphones et des impressions documentant le temps d’écran.
Les moulages en plâtre, solides et inertes, contrastent avec la complexité des objets qu’ils imitent. Dépourvus de leur fonction, ils deviennent des formes fantomatiques, évoquant une disparition plus qu’une conservation. Leur nombre fait écho à une étude de Greenpeace de 2017, révélant que nous utiliserons en moyenne 29 smartphones au cours de notre vie.
À leurs côtés, trois impressions révèlent une autre dimension de cette consommation : le temps d’écran. Inspirée par Hanne Darboven et sa manière d’archiver le temps, cette étude repose sur les données des applications de suivi intégrées aux appareils. Les chiffres, figés sur le papier, forment une accumulation de données brutes, une cartographie de l’attention absorbée par les écrans. Chaque durée inscrite est un fragment de concentration, une trace de notre engagement numérique quotidien.
En associant ces moulages et ces inscriptions, l’installation propose une vision sensible et critique des usages contemporains du smartphone : une tentative d’archivage de l’éphémère, où le téléphone devient une forme spectrale, témoin silencieux du temps englouti.